Le Ranch Diavolo de John Ford (Straight Shooting / 1917 / 1h02)

John Ford est l’un des plus talentueux artisans de l’âge d’or hollywoodien et reste dans l’imaginaire cinéphilique l’auteur de western par excellence. Appelé “le plus grand poète de la saga de l’Ouest ”, le réalisateur répondait : “Je ne suis pas un poète et je ne sais pas ce qu’est la saga de l’Ouest. Je dirais plutôt que c’est des conneries.”  Son œuvre considérable (environ cent trente films) s’étend sur un demi-siècle. Né John Feeney, Irlandais étranger en Nouvelle-Angleterre yankee, il commença à travailler dans l’industrie cinématographique en 1914 comme terrassier pour un studio avant de jouer dans bien des films et de les diriger quelques années plus tard. De 1917 à 1920, John Ford réalise une quarantaine de courts-métrages, des westerns quasi-exclusivement. Ces films muets fondent la matrice originelle de son œuvre : paysages, personnages, situations, figures iconiques, postures et gestuelle. Ford aura réalisé plus de soixante-dix films avant la fin du cinéma muet, presque tous disparus aujourd’hui, à l’exception de deux long métrages, Pour la sauver (1920) et Cameo Kirby (1923). Son style s’affirme avec Le Cheval de fer en 1924, une coûteuse production de la Fox sur l’épopée du rail aux États-Unis. Puis Ford réalise en 1925 Trois sublimes canailles, son plus grand succès public de l’époque du muet. À l’occasion du tournage allemand du film Les Quatre fils en 1928, il découvre le cinéma expressionniste germanique. Cette influence se retrouve dans les compositions recherchées en noir et blanc de certaines oeuvres postérieures comme Le Mouchard en 1935, film ténébreux, réalisé en studio pour la RKO, loin des grands espaces et du souffle épique de ses débuts. John Ford y exprime son attachement à l’Irlande, pays de ses ancêtres, présentée comme une terre de misère et de souffrance. Un leitmotiv dans son œuvre.

Le Ranch Diavolo de John Ford (Straight Shooting / 1917 / 1h02)

Thunder Flint se trouve à la tête d’un important ranch et son principal désir est de se débarasser de tous les fermiers des environs. Sweetwater Sims est l’une de ses prochaines victimes, mais celui-ci n’est pas décidé à se laisser faire. Il perdra son fils, mais aider par un hors la loi, Cheyenne Harry, qui deviendra son gendre, il vaincra le chef des cow-boys.

Le Ranch Diavolo  est le sixième film de Ford, mais le premier à avoir survécu et le premier d’une longueur importante (cinq bobines). Ford n’a que vingt deux ans, mais on découvre déjà toute les qualités du cinéastes. On peut en effet remarquer son sens exceptionnel du décor et du paysage, sa manière d’intégrer ses personnages à de vastes étendues, à des collines ou des montagnes, la façon aussi d’utiliser le système des caches pour renforcer un plan, augmenter l’intensité d’un visage.

De même, lorsque le vieux Sims caresse tendrement l’une des pierres de la tombe rudimentaire de son fils Ted, on sent déjà l’annonce de ces admirables scènes fordiennes dans lesquelles les héros -Henry Fonda ou John Wayne – se recueillent et se confient à ceux qui sont déjà passés de l’autre côté. Lors de la séquence finale, la vue que l’on peut voir à travers une porte ouverte, à gauche du plan, est aussi une ébauche de ce que seront les plans sublimes au début et à la fin de La prisonnière du désert.

cineclubdecaen

Date :

Jeudi 1er Juin 2023 –
 16h30

Durée :

1h02

Thème :

Hommage à John Ford

Programme :

Projection

Tarif :

Projection Cinéma / Payant

Redifusion 1 :

Mercredi 31 Mai 2023 –
 09h15
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