La jeune pianiste prodige Satsuki Hoshino, curieuse de découvrir et de partager d’autres formes d’expression artistique telles que la poésie, la peinture ou encore le cinéma, sera à l’honneur de Sound Of Silent – Festival International du Film Muet de Chartres. Elle est admise à l’unanimité dans la classe d’improvisation au piano de Jean-François Zygel au Conservatoire de Paris (CNSMDP). Se produisant régulièrement en ciné-concert à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, elle est également l’invitée de nombreux festivals. En 2017, Satsuki Hoshino apparaît dans des émissions de télévision au Japon (NHK). On l’y présente comme une jeune pianiste au talent remarquable, devenue ce à quoi son talent la prédisposait : une étoile.

Mardi 30 mai • 17h • CINÉ-CONCERT ÉVÉNEMENT La Terre d’André Antoine avec Satsuki Hoshino au piano (Cycle tourné en Eure et Loir)

La Terre d’André Antoine (1921 / 1h32)

D’après le roman La Terre d’Émile Zola. Le père Fouan, vieux et désormais incapable de travailler, partage son bien entre ses enfants. Mais sa décision entraîne de graves dissensions qui les mènent jusqu’à une haine implacable.

“Soumis aux difficultés inhérentes à la guerre et aux aléas des intempéries, le tournage est interrompu à plusieurs reprises, et la volonté d’Antoine de respecter le défilement des saisons décrit par Zola impose d’étaler les prises de vues dans le temps. Mis en écriture dès décembre 1917, La Terre sort finalement en 1921, conjointement à Mademoiselle de la Seiglière.

Antoine livre une adaptation poignante de l’œuvre de Zola et suit la descente aux enfers du père Fouan qui subit la cruauté de plus en plus forte de ses enfants. Le drame est néanmoins ponctué de moments comiques et de passages documentaires sur les activités agricoles qui apportent un souffle inédit au mélodrame. Le tournage en décors naturels exploite les vastes paysages de la Beauce rurale et prend le temps de montrer le travail de la terre. Commune à plusieurs films d’André Antoine, la scène du marché fait se mêler les comédiens et les autochtones qui habitent les lieux. 

Davantage peut-être que dans les autres films du réalisateur, il se dégage dans La Terre une grande modernité dans le jeu des acteurs, notamment chez Berthe Bovy, qui excelle dans le rôle de la jeune espiègle La Trouille.”

Manon Billaut, responsable de la collection films et des restaurations à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

Mercredi. 31 mai • 14h10 • CINÉ-CONCERT ÉVÉNEMENT : HOMMAGE À MUSIDORA avec Satsuki Hoshino au piano (1h02)

Vicenta de Musidora et Jacques Lasseyne (1919 / 19 min)

Le prince Romano séduit Vicenta, serveuse dans une auberge minable. Elle s’échappe pour le rejoindre à Paris. Seconde production de la Société des Films Musidora.

Soleil et ombre de Musidora et Jacques Lasseyne (1922 / 43 min)

D’après la nouvelle L’Espagnole de Maria Star.
Une servante d’auberge, Juana, est courtisée par Jarana, un torero qui se laisse ensuite séduire par une étrangère. Juana se confie alors à un antiquaire bossu qui l’aime désespérément.

Vendredi 02 juin • 11h30 • CINÉ -CONCERT ÉVÉNEMENT ASPECTS DU CINÉMA MUET ITALIEN  avec Satsuki Hoshino au piano (1h37)

Il Fauno de Febo Mari (1917 / 1h)

Une jeune femme nommée Faith, amourachée du sculpteur dont elle est le modèle, s’endort dans son atelier avant d’être réveillée par la statue d’un faune prenant vie et qui lui promet un vrai amour sincère.

L’amour peut-il être plus fort que le mythe ? Dans un scénario inversé de Pygmalion, le modèle d’un artiste, son sculpteur-amoureux infidèle, rêve un faune dans la vie – les deux tombent amoureux et s’échappent dans leur propre monde. Pourtant, ils ne peuvent pas rester imperturbables dans leur jardin d’Eden pour toujours – le monde extérieur s’immisce, ainsi que le désordre de l’émotion humaine. Febo Mari – réalisateur, écrivain et star – traite l’histoire avec une touche d’opéra. Un intertitre épigrammatique introduit le film : « Je brandis le fouet de Ménippe, je fouette les luxes, les coutumes et les vices de mon temps et, pour les esprits sains du monde, je chante d’abord le chant de l’amour. » Il fauno est explicitement allégorique. Febo Mari et l’actrice Mordeglia étaient des amants dans la vie réelle, bien qu’ils ne se soient mariés qu’à la fin des années 1930. Le rapport et la tension érotique entre eux transpercent dans certaines scènes. « Ne me fuis pas, car je suis amour » : dans l’introduction de son personnage, Febo Mari donne le ton de ce film fantasmatique où se mêlent désir et mythologie. 

Thaïs de Anton Giulio Bragaglia (1917 / 37 min)

La perfidie de la splendide comtesse Russe Thaïs Galitzy est sans égal. Séductrice, elle s’attaque à des hommes mariés, les menant à leur ruine. Sa meilleure amie en fera bien vite les frais lorsque Thaïs s’en prendra à son mari, dont la chute de cheval laisse présager son suicide. Prise d’un sentiment de culpabilté, Thaïs se suicide dans sa villa-labyrinthe, celle-là même qui ouvre et conclue le film, et dont les décors ont été conçus par Enrico Prampolini, peintre un temps futuriste et dont la géométrie architecturale préfigure l’« Art décoratif ». Le réalisateur Anton Giulio Bragaglia a réalisé quatre films dont Thaïs, le seul film conservé, qui témoigne de sa proximité avec le futurisme italien et lui confère sa notoriété de théoricien et de cinéaste expérimental.